FM14

Séminaire parallèle 1
L’identification des besoins de soins palliatifs avec ID-PALL, quelle faisabilité ?

F. Teike Lüthi1, M. Bernard1, G. Behaghel1, P. Larkin1, G. D. Borasio1 (1Lausanne)


Contexte

L’identification des besoins de soins palliatifs (SP) généraux ou spécialisés est nécessaire pour améliorer la qualité des SP. ID-PALL est un instrument validé qui soutient les infirmiers.ères et les médecins dans cette identification. Il s’accompagne de recommandations de bonnes pratiques. Une phase pilote d’utilisation d’ID-PALL a été menée dans 2 unités de médecine interne d’un hôpital universitaire.

Objectif

Evaluer la faisabilité d’ID-PALL dans la pratique

Méthode

Durant 6 mois, les infirmiers.ères et médecins ont rempli ID-PALL pour chaque patient hospitalisé depuis 24 heures. Un questionnaire (Likert de 1 à 4 points) et des focus groupes ont servi à évaluer cette phase pilote.

Résultats

36 infirmier.ères et 5 médecins ont rempli le questionnaire : 37/41 n’ont pas de formation en SP, 26/41 en sont demandeurs et 40/41 ont utilisé ID-PALL. Les points positifs (moyenne >3/4) sont : utilisation réaliste, facile à compléter, utile pour orienter la prise en charge, et remplissage dans le dossier informatique. Les points plus discutables (moyenne <3/4) sont : changements dans la pratique, effet sur les patients, les proches et les équipes. Pour les recommandations, 25/41 en avaient connaissance et 14/41 les ont consultées. La moyennes est > 3/4 pour l’utilité, la clarté, l’application des recommandations et également le besoin d’être formé pour les mettre en œuvre.

5 infirmières et 5 médecins ont participé aux focus groupes. Les analyses soulignent le souhait des infirmiers.ères que les médecins s’engagent à leurs côtés dans l’utilisation d’ID-PALL pour une pratique de SP qui fasse sens. L’implication des cadres et des équipes mobiles de SP (EMSP) est aussi attendue pour mieux intégrer les recommandations. Des méconnaissances sur la mise en œuvre des SP généraux sont évidentes. Une analyse préliminaire des données quantitatives indique qu’environ 1/3 des patients sont ID-PALL G et 1/4 ID-PALL S positifs.

Discussion

Le manque d’impact sur les patients, proches et professionnels s’explique par une méconnaissance et une sous-utilisation des recommandations. L’implication des cadres et des EMSP est indispensable pour promouvoir l’utilisation d’ID-PALL. Une formation aux SP généraux est recommandée. Le clivage disciplinaire nécessite de développer des stratégies pour favoriser l’utilisation partagée d’ID-PALL.

Conclusion

L’identification de leviers et d’obstacles par une phase pilote a été primordiale pour une implémentation efficace d’ID-PALL dans la pratique.