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Poster
Projet de soins anticipé en binôme médecin / accompagnante spirituelle : une étude de cas

P. D'andrès1, G. Spring1 (1Lausanne)


Contexte

Patiente de 62 ans connue pour une gastrectomie totale sur cancer de l’estomac, alimentation parentérale au long cours, insuffisance respiratoire mixte d’origine multifactorielle et une phobie des hôpitaux. L’équipe mobile extrahospitalière de soins palliatifs est mandatée par la médecin généraliste pour l’élaboration d’un projet de soins anticipé (ProSA). Lors du 1er entretien au domicile, une anamnèse spirituelle effectuée par le binôme infirmier-médecin montre que la foi joue un rôle prépondérant dans le processus décisionnel de la patiente concernant sa santé (« Dieu est le plus grand des médecins »). Il est alors décidé, en accord avec celle-ci, d’introduire l’accompagnante spirituelle dans les entretiens suivants.

Objectif

Illustrer la plus-value d’un binôme médecin-accompagnante spirituelle dans une démarche de ProSA.

Méthode

Etude de cas

Résultats

Les 3 entretiens suivants en binôme médecin-accompagnante spirituelle ont permis :

  • d’identifier selon le Spiritual Distress Assessment Tool un profil spirituel porté sur la transcendance et une détresse qualifiée de moyenne. La relation à Dieu procure à la patiente un sentiment d'ancrage avec un besoin primordial de connexion avec Lui. Cela se caractérise en général par un raisonnement et des décisions (souvent incompréhensibles pour les cliniciens) qui ont pour but le maintien du lien à la transcendance et non l’amélioration des symptômes et des autres déterminants de la qualité de vie.
  • de créer une alliance thérapeutique qui respecte l’alliance de la patiente avec son Dieu
  • d’engendrer une co-construction entre le somatique et le spirituel dans les discussions, comme une « traduction » pour le médecin des lectures bibliques de la patiente centrées systématiquement sur l’alimentation et la respiration, les 2 problématiques au 1er plan somatique.

La prise en compte de ces 3 points a permis à la patiente d’accepter une démarche de ProSA avec le même binôme lors de 4 entretiens. Tenir compte du besoin de la patiente, de prendre le temps de vérifier les décisions et propositions auprès de son Dieu dans la prière et finaliser la démarche en intégrant les « traductions » des textes bibliques vers des décisions du ProSA ont agi sur la détresse spirituelle qui est passée de moyenne à faible.

Conclusion

Ce cas clinique illustre les plus-values, les synergies et la complémentarité d’un binôme clinicien-accompagnant spirituel dans le cadre d’une démarche ProSA. Ce modèle semble approprié pour des patients avec un profil spirituel axé sur la transcendance.